Le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliyev a annulé les entretiens programmés en décembre avec le président arménien Nikol Pashinjan. La raison : l’Arménie avait exigé que la France joue le rôle de médiateur lors des négociations à Bruxelles. Pour Aliyev, c’est inacceptable. La France, selon le point de vue azerbaïdjanais, est unilatéralement pro-arménienne. Il n’a pas tort. En effet, d’autres pays européens – dont la Suisse – se montrent bien moins critiques que la France envers l’Azerbaïdjan au gouvernement autocratique. Mais la France n’agit-elle pas ainsi en conformité avec les valeurs européennes?
la politique suisse ne s’est jamais opposée à l’Azerbaïdjan
L’Union européenne se positionne unanimement contre la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine. La Suisse soutient également les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie. Mais contrairement à la France, la politique suisse ne s’est jamais opposée à l’Azerbaïdjan d’une manière qui serait, en fait, appropriée au regard du droit international et de la politique : le président de l’Azerbaïdjan est un dirigeant brutal qui réprime la résistance à son régime et attise la guerre contre l’Arménie par sa rhétorique nationaliste.
En septembre, lorsque des attaques azerbaïdjanaises avaient eu lieu sur le territoire arménien, Macron les avait clairement condamnées. Conjointement aux États-Unis, la France a demandé un cessez-le-feu immédiat. Les autres pays européens se sont montrés plus réservés.
Le 15 novembre, le Sénat français – la chambre haute du Parlement français – avait voté à 295 contre 1, une résolution critiquant sévèrement l’Azerbaïdjan. Dans cette résolution, le Sénat du gouvernement français demande que soit imposées des sanctions à l’Azerbaïdjan pour avoir attaqué le territoire internationalement reconnu de l’Arménie. L’Azerbaïdjan devrait retirer tous ses soldats du territoire arménien. En outre, le Sénat du gouvernement français a exigé que soit reconnu la région du Haut-Karabagh, attaquée deux ans plus tôt par l’Azerbaïdjan.
Un état d’esprit français
Les décisions du Sénat n’ont pas de valeur législative. Mais elles reflètent un état d’esprit français qui se démarque nettement de celui qui a cours en Allemagne ou même en Suisse.
La nature dictatoriale du régime azerbaïdjanais et sa guerre contre l’Arménie devraient être une raison suffisante pour que les pays européens, dont la Suisse, reconsidèrent leur partenariat. Mais ce n’est pas tout : la coopération avec l’Azerbaïdjan affaiblit également le front commun face à la Russie. Depuis la mi-novembre, du gaz de l’entreprise publique russe Gazprom est acheminé vers l’entreprise de l’État azerbaïdjanais SOCAR. Les importations de gaz russe permettent de répondre à la demande locale, tandis que le gaz azerbaïdjanais est livré à l’Europe. Une perfection en matière de duplicité : l’UE ne veut plus dépendre de la Russie, pourtant l’argent européen alimente autant le régime autocratique de Moscou que celui de Bakou.
Nous exigeons mieux!
Dès le début de la collaboration avec Migrolino, il était clair que ni SOCAR ni l’Azerbaïdjan ne disposaient, ne serait-ce que de manière approximative, des normes humanitaires ou éthiques que nous qualifierions d’acceptables en Suisse. En collaborant avec SOCAR, qui fait ouvertement de la propagande de guerre et qui est détenue à 100 % par un pays critiqué pour ses crimes de guerre, Migros remet en cause sa réputation. Le profit est-il plus important pour Migros que les droits de l’homme et le droit international?
En collaborant avec SOCAR, Migros approuve tacitement la corruption, la torture et la destruction des valeurs occidentales et démocratiques. Migros doit être à la hauteur de ses valeurs autoproclamées, condamner l’Azerbaïdjan et mettre fin à son partenariat avec SOCAR. Nous exigeons mieux.
Migros doit mettre fin à cette collaboration dès maintenant ! Signez notre pétition !